Edito et premiers commentaires 

Elsa Cayat

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Elsa Cayat

Le rendez-vous cet après-midi va semble-t-il nous confronter à différents paradoxes. L'immensité de la foule fera que ce ne sera un défilé que pour quelques-uns, les autres resteront sur place, plus ou moins loin.

Devant leur télévision ceux qui ne se seront pas déplacés verront le monde politique et religieux défiler ce que ceux qui manifestent ne verront sûrement pas, sinon le soir au retour de la manifestation

La foule rassemblée sera sans doute traversée par l'émotion, la foule, par son existence même suscite en nous cette émotion. Mais l'histoire nous montre à quel point le sentiment de force, de puissance masque paradoxalement notre commune impuissance face à la violence non pas aveugle mais au contraire déterminée. A la veille des guerres qui ont déchiré l'Europe, il n'a pas manqué de foules criant leur peur et leur colère.

Et les psychanalystes dans tout cela ?. Ils écoutent silencieusement tout ce que remue chez ceux qui viennent leur parler ces événements bouleversants. Silence n'est pas indifférence. Qu'ils le sachent ou non, les psychanalystes aussi défendent ce que l'on appelle communément des valeurs.

je serai devant l'Opéra Bastille vers 15h avec quelques amis. Nous nous dirigerons sans doute ensuite vers le lieu du parcours supposé et puis nous verrons. Vous êtes les bienvenus.

Laurent Le Vaguerèse

Cher Laurent (si vous me permettez de vous appeler ainsi),

une fois n'est pas coutume, je prends rarement la plume.

Je suis très touchée des infos que vous me transmettez ce soir, via Oedipe. 

Merci pour Elsa.

En retour, il me semble digne d'elle et de nos moments si singuliers passés ensemble de vous dire sur le vif mon souvenir, au-delà de toute émotion politique.

J'ai en effet reconnu Elsa sur la photo envoyée. J'ai travaillé chez G. Lanteri-Laura avec elle quelques années vers le tout début des années 90, à Esquirol. Elle avait 30 ans et quelques. C'était Khayat son nom, on restait très souvent en binôme, pour les visites matinales des malades et des chambres, c'était la plus "lacanienne" du service, elle savait écouter à la lettre, on s'entendait très bien, on a beaucoup déliré, beaucoup discuté, de tout, de rien, des patients surtout, de nos hypothèses sémiologiques plus ciselées les unes que les autres, de nos désaccords, des éternels problèmes de clé pour entrer dans les pavillons ou en sortir, clope sur clope, des rires en cascades, on aimait parler psycha à chaque visite, chaque entretien, à chaque repas, on ne cédait sur rien, nous étions très "bêtes et méchantes" déjà. Et avec elle, tout le monde, surtout hospitalier, y passait à travers nos rires mais sur toujours fond de grande gentillesse ! 

Qu'elle fût à Charlie, je l'ignorais. C'est bien dans son style, cela m'a fait sourire. 

Nous nous sommes perdues de vue et de contact après un départ à la campagne, de mon côté, il y a une bonne vingtaine d'années, et pour elle peu après la naissance d'Hélène, sa petite fille, ses débuts en libéral, mais que de rigolades, de lacaniennes équivoques, nous déconstruisions tout, un bouillon de culture, insu, un tourbillon incessant, jamais une minute de répit au quotidien, jamais de ticket sous la main au mess le midi, toujours en retard le matin, toujours un bon mot en surenchère. Souvenir d'un survoltage décapant, du temps de l'internat. 

Ainsi va la vie matérielle.

Bien à vous, 

Catherine Alcouloumbré

Bonjour chers collègues

oui nombre de paradoxes, l'un deux étant le relatif silence de la presse sur l assassinat de Elsa Khaiat à Charlie !! On lit  " et une femme "'''

Autre silence sur la manipulation de cette manif par le gouvernement qui cache nombre de enjeux et va en outre dresser des communautés les unes contre les autres  ( les musulmans, les " juifs français" comme on disait du temps de l'affaire Dreyfus(!) qui sont invités par le  gouvernement d Israël  à rentrer chez eux (!), les membres du FN qu on ne convie pas à la Manif ( 25% des électeurs )

Bref une récupération inquiétante qui a surtout pour but  d aider à la réélection de FH à la présidentielle'...

Écoutons nos patients... 

Pour ma part je n irai pas

Amicalement

Genevieve Delaisi de Parseval

Avec Elsa Cayat nous venions de réaliser un entretien avec René Major à propos de son dernier livre, Au coeur de l'économie, l'inconscient (Galilée, 2014). Un livre dans lequel Major cite, entre autres, l'économiste Bernard Maris : "Ignorer Freud en économie c'est comme ignorer Einstein en physique". 

Elsa voulait publier dans Charlie une série d'entretiens avec des psychanalystes. Avec son amie Sandrine Deloche, qui me l'avait présentée, nous continuerons à écrire "avec" Elsa.  

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Souvenirs d Elsa Cajat

Nous nous sommes connus dans les annees 80 , 90 grace a une amie commune et puis la vie a fait que nous  nous sommes perdus de vue  J’ai le souvenir d’une femme d une grande intelligence,d une clinicienne tres pointue ,originale a souhait, pleine d humour de provocation et de tendresse

J’avais tres envie de la revoir ces derniers temps...Quelle tristesse   

 

Jean Pierre Chretien

Cher ami

je voulais vous dire ma solidarité avec vos messages adressés par Oedipe.org ; et vous en remercier.

Nous avons aussi, par notre site, pris position très clairement envers ces actes effrayants rappelant qu’une 3° guerre mondiale est active depuis des années selon des modalités tout à fait nouvelles, ne laissant que des répits apparents.

Je vous adresse mes meilleurs voeux.

Bien amicalement. Bernard  

Bernard Chervet 

President SPP

Bonjour, 

Je suis bien loin (géographiquement) de vous, mais si près en mon coeur !

Non, les psys ne sont pas indifférents, enfin.... Je ne suis qu'une psy.... 

Il y a tant à dire sur ces mouvements.

Du singulier nous devons aller vers le collectif, ceci n'est pas nouveau.

Merci pour votre lettre, toujours précieuse.

P. Blanchet.

Je penserai fort a vous, dans mon sommeil. Car ici a Melbourne il sera une heure du matin. Mais on s'est reunis des jeudi, a Federation Square !

J'espere que cette immense rassemblement vous/nous donnera des forces ! VB

Véronique Beaver

Mon ami,

avec vous bien sûr, bien qu'étant à Dakar, où le sujet est trop sensible pour être déplié, marché publiquement... Le président Macky Sall a pris position clairement, les marabouts et imams aussi... le peuple, pour lequel la culture est quelquefois un artifice exotique et lointain, incompréhensible pour le moment, reste couac... il lui faut du temps, il regarde compatissant notre tristesse en affirmant Mohamed était bonté, Dieu ne veut pas de violence, mais sans vraiment approuver cette nécessité du dérisoire, de l'ironie, de l'humour et des caricatures.

Marchez pour moi, s'il vous plait.

Corporatiste, j'ai une pensée émue pour notre consoeur et sa famille.

Suivant la tradition musulmane de ma terre ocre d'Afrique, à tous ceux qui sont tombés pour cette chose qui à nous psychanalyste demeure pour toujours chère : la parole libérée, et nous en savons la difficulté et la rigueur, "dites tout ce que vous pensez...."

pour tous morts sous cet honneur : que la terre leur soit légère

amitiés

Martine

Martine FOURRE

Psychanalyste (espace analytique, forums du champ lacanien), Dr en psychologie, Chercheur associe Paris VII Diderot

13 rue Montenotte 75017 PARIS - FRANCE

Tel : 01 43 71 92 62   ou   06 80 06 56 99

De Louise Grenier Psychanalyste à Montréal

Cher Laurent,

Je suis de cœur avec vous pendant cette marche monstre que je regarde à la télé. 

Louise

Un texte  écrit mercredi soir parce que la situation me bouleverse

Tout le monde prend la mesure de l'horreur : 12 tués en plein Paris, mais tout le monde ne prend pas la mesure de l'horreur, de ce qui a été véritablement massacré, tiré à bout portant en plein coeur de midi.

Charlie n'était pas un journal satirique, de caricatures faciles avec des rires préenregistrés (ça, c'est la télé qui s'en charge). C'était un journal engagé, d'investigation, d'enquêtes, vivant sans publicité. Un journal, des journalistes sérieux, d'une probité, d'une honnêteté exemplaires, d'une culture rare, d'un engagement sans faille, insolent, intègre : libre, érudit et révolté, montrant le monde tel qu'il est, levant tous les coins de rideau et de tapis pour nous montrer les déchets toxiques qu'on y cache et  qu'on nous tait : politiques, économiques, de santé, écologiques, de société et people même, sans raccourcis, sans facilités, sans simplifier.

Consacrant leur vie à nous donner un peu de lumière, à nous rendre un peu moins imbéciles et béats et à nous engager peut-être, à tout le moins prendre un peu de recul et d'esprit critique.

Reprendre un peu pied, être à nouveau un peu acteur de sa vie, réfléchir, comprendre. Ils nous aidaient à nous sentir vivants.

On ne leur a pas (assez) dit.

Ils ne sont plus là. Ils sont irremplaçables.

"Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place" : est-ce encore possible ? y en a t-il encore des amis qui vont sortir de l'ombre à leur place ?

L'ombre s'est déjà bien déployée.

Ils résistaient.

Mais quelle attaque à la République, à la démocratie que leur mort !

Il n'y a en France que deux journaux d'investigations indépendants (sans pub), c'était déjà un drame !

Personne ne s'en est inquiété !

Ils n'imaginaient pas cela, leur mort ni dans ces conditions, nous non plus !

Et ils n'imaginaient pas non plus devenir les "martyrs" (une horreur pour eux) manipulés par une cause opposée à ce qu'ils avaient toujours défendu : la tolérance, la bienveillance des uns envers les autres, la haine désamorcée par l'humour, l'humanité partagée.

Ils me manquent déjà et Charb chaque semaine me pointant "t'as vu ça ?", j'avais vu sans voir ou sans oser voir. J'aurais du lui dire "merci" à chaque fois.

Et j'ai peur, oui vraiment très peur, en plus de l'immense chagrin, de l'immense tristesse, de la perte douloureuse, aigüe de la personne qu'ils étaient, perte du soutien qu'ils constituaient (sans le savoir, mais en l'espérant, j'espère), perte de la démocratie qu'ils instituaient, de la République qu'ils défendaient.

J'ai peur que leur mort soit instrumentalisée, j'ai peur que quelque chose

dégénère à leur corps défendant, j'ai peur que rien ne tienne plus, que quelque chose bascule : tyrannie sécuritaire, racisme exacerbé, violence aveugle.

Ils dénonçaient tout cela. Ils ne sauraient en être le prétexte !!!

Il ne le faut pas .

Comment faire ?

Que dire ?

Je ne sais pas.

Je pleure. Je les regrette, eux, auraient su quoi dire, de leur propre mort, s'ils avaient pu l'imaginer

Marie-Claire POMPEANI

 Au-delà de trop compassionnelles et circonstancielles complaisances ou de lâches retraits, il est temps, il est grand temps que les psychanalystes assument d'être aussi et d'abord des citoyens comme les autres, concernés comme tous par la réalité , notamment politique, et qu'ils prennent à leur place, leur responsabilité dans la cité.Bien sûr, nous ne sommes pas "neutres" -ce terme n'est pas freudien-face  à l'horreur et à la terreur, et nous avons appris de nos collègues sud-américains notamment qu'il doit y avoir un courage du psychanalyste sous l'état de menace pour assurer, autant qu'il est possible, sa place pour protéger et défendre les conditions pour que les Je et les Nous puissent advenir et se maintenir vivants. Mais nous devons aussi ne pas confondre éthique et conformisme, défendre la pensée critique, l'irrévérence et la provocation, nous entraîner à l'humour, au rire et au second degré , accepter la provocation et le rire pour autant qu'ils ouvrent des espaces de pensée et de rêverie et nous protègent des fadeurs et des fadaises des conformités bien-pensantes...Vive donc la pulsion anarchiste et le gai savoir contre l'horrreur des certitudes mortifères ...

Amitiés .

Emmanuel Diet

Je trouve tout cela lamentable, tout le monde récupère de la gloire, Houellebecq, Bernard Henri-Levy, l’État, la Démocratie, ceux qui critiquaient et condamnaient Charlie, soudain sont prêts à s’abonner, même Marine Le Pen voudrait en tirer profit plutôt que de donner ses condoléances aux familles des victimes tout simplement

Marie-Lise Ehret

La vie continue

Bonjour, oui d'autant plus de paradoxes que les politiques et responsablesqui défileront portent aussi de lourdes responsabilités dans la tragédie qui arrive aujourd'hui.

Cordialement,

Nathalie Cappe.

Le fascisme s’attaque toujours à la liberté de penser et aussi à la fraternité comme un horizon humain possible.

Tous ces meurtres nous atteignent profondément. 

 

Nous appelons tous les citoyens à participer aux rassemblements qui se tiendront dimanche partout en France.

Mais au delà de ces rassemblements, il nous faudra poursuivre subjectivement ET collectivement le repérage de ce qui nous entraîne vers la déliaison sociale, le rejet de l’autre, le refus d’une pensée en mouvement, avec ces corolaires que sont les communautarismes, l’esprit de chapelle, et aussi la passion de l’ignorance.

 

Pour le Point de Capiton,

 

Simone Molina

Présidente du Point de Capiton

image charlie
A réfléchir.

G. Gosselin

C’était un enfant


C’est un enfant  troublé par des coups imprévus

Il rêve sur des  toiles, allume sa chandelle

Il en revient  parfois sans l’avoir entrevu

Mais l’aube et l’aurore lui resteront fidèles.

 

Au détour d'une mare ou d’un chemin pierreux

 L’hirondeau s’envole, Il n’y a point de cage

 C’est un moment rare, un épisode heureux

 De voir ce petit homme effleure le rivage.

 

Les champs se dispersent dans la mélancolie

Mon cœur de vieille va et  donne le change

Griffé par l'averse, de douceurs, de folie

Rendons l’amitié au temps qui s’engrange.


 

Le tonnerre qui roule n’efface pas son rire

Elle a l’arbre de vie dans ses bras puissants

Quand la pluie se défoule, le ciel se déchire

Le désir lui s’amarre, je le sais, je le sens.

 

La nuit aux pieds d’argent descend dans la rosée

Quand  les attentats et la Chose perverse

Le rire est bien aujourd’hui de pleurs arrosé

Charlie est endeuillé, cela me bouleverse.

 

Il est des extrémistes qui soulèvent la bile

Qui répandent le sang, pourvoyeur de haine

Sur leur tapis volant mettent le feu et l’huile

Entrant par la porte avec des bruits de chaînes.

 

Le cœur ne faillit pas et gardons l’espérance,

Aucun texte religieux n’a osé murmurer

Tant de violence sur cette mer immense,

Faut-il baisser sa plume et se mettre à pleurer ?

 

Ils auraient voulu que nous soyons dignes

C’étaient de grands enfants aux rêves humanitaires

Leur humour reste gravé dans les interlignes

Dans cette affaire, personne n’a pu les faire taire

 

Le tonnerre qui roule n’efface pas leur rire

Ils ont l’arbre de vie dans leurs bras puissants

Quand la pluie se défoule, le ciel se déchire

La liberté s’amarre, je le sais, je le sens.

 

7 janvier 2015

 

La grande mascarade

 

Sommes-nous libres de nos idées

Dans le siècle où nous sommes,

Sommes-nous libres de nos pensées

Après coup auprès des hommes ?

 

Quand tous veulent soudain manger

Louchant sur le  même réfectoire

Les opuscules d’hier coéchangés

Où il y a de tout à manger et à boire.

 

Le monde devient certains jours entêté

Chacun veut son morceau, son os

Avec sa lourde charge d’imbécilité

Houellebecq figé bien à son poste.

 

 Bernard Henri Levi  nous haranguant

Les intellectuels ont leurs vicissitudes !

L’État qui ne trouvait pas Charlie marrant

Partage son sort, parti hier à l’étude.

 

Les religions qu’ils décriaient sans fin

Se rassemblent cyniquement obscures

Ils nous rappelaient Gaza et son parfum

Faisaient jaillir les minorités des murs.

 

De voir tous ces rassemblements unis

Ils l’auraient condamné comme outrage

De gens qui n’achetaient jamais Charlie,

Soudain se sentent l’âme de sages

 

La belle Démocratie qui défile aujourd’hui

À provoqué l’islamophobie envers eux

En n’apportant pas l’aide au journal aussi

Leur satyre n’aurait pas été dupe au feu

 

J’entends liberté, égalité, fraternité

Ils auraient gribouillé foutez le camp

Nous défendons des idées d’humanité

Pas  du tout celle de la récupération.

 

Sommes-nous libres de nos idées

Dans le siècle où nous sommes ?

À l’heure où les médias s’agitent vite

Ce rassemblement à qui cela profite ?

 

Ils ont été des êtres libres de pensées

Avant et toujours auprès des hommes !

Les dessins,  les romances  bien pesées

Peuvent être détournées en somme.

 

Je me méfie du sociétale et son grand cœur

Des grands mouvements, de mascarade,

Je dis simplement un adieu à tous et doux

En silence, ils l’auraient aimé, sans peur.

 

La République n’a pas de gloire à en tirer

Elle ne remplit que le devoir des citoyens,

Qui l’on élue, au fil des siècles l’on perpétrée

C’est son devoir d’assurer son maintien.

 

Et elle n’a pas besoin d’être régénérée,

De par nature elle protège nos valeurs

Les policiers ont bien fait leur métier

À qui donc va profiter tout ce malheur ?

 

Pour ma part je n’ai que quelques mots de condoléances

Émis dans un profond silence.

 

11 janvier 2015

Marie-Lise Ehret