FAIRE CAS DE LA CLINIQUE
S
e laisser enseigner par l'expérience de la clinique, y compris celle des autres, est un impératif pour l'analyste. Cela nécessite une réflexion sur la trans¬mission de la psychanalyse, ses formes, son passage au public. Dès sa fondation, l'association de psychanalyse Encore s'est donné cette double orientation.
Rendre compte de la clinique psychanalytique implique d'éclaircir bien des points, à commencer par la distinction faussement évidente entre théorie et pratique. En outre, transmettre la clinique, est-ce nécessairement parler d'un patient ? En parler a-t-il toujours valeur clinique ? Que nous apprend le lien d'intrication originelle entre littérature et psychanalyse sur cette question ? Que valent les récits de cas ou les fameuses vignettes, les présentations de malades et leurs transcriptions ? Comment éviter, dans les communications orales ou écrites, dans les institutions de soin où travaillent des analystes, que la clinique tourne au spectacle, voire au divertissement ?
Le progrès en ce domaine viendrait davantage de l'attention portée à la structure, au trait élémentaire, au fait clinique « rapporté avec toutes ses corrélations » plutôt qu'à un « appel au concret » (J. Lacan), à une vague référence au vécu, contre-transférentiel ou non, à une anamnèse exhaustive ou à la construction d'un « beau cas ». Il ne peut non plus s'agir de transmettre la clinique comme une connaissance, sinon à méconnaître le rapport à la vérité et au savoir qui la constitue.
Faire cas de la clinique, donc... tout à la fois la prendre au sérieux, en prendre soin, la construire... Cet ouvrage collectif est un premier pas, qui en appelle d'autres.

12 €

www.association-encore.fr

9"782954"663814"