Colloque de Cerisy
Freud et le LangageColloque de Cerisy

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Bien au-delà des limites strictes entre linguistique et psychanalyse, le présent volume sur Freud et le langage en élargit les horizons : on y entretient nombre de passionnantes analogies et débats inhérents aux rapports entre le langage et l'inconscient. Dans quelles sources linguistiques puise Freud pour bâtir son Sprachapparat ? Pour la construction de cet « appareil à langage » - dont les notions de représentation de mot (Wortvorstellung) et représentation de chose {Sachvorstellung/Dingvorstellung) - Freud, aurait-il pu se passer des idées linguistiques ? Si Freud et Saussure ne s'étaient jamais rencontrés, ne pourrait-on pas en proposer une « rencontre de textes », d'idées ? Freud enquête chez des linguistes, philologues et passionnés du langage en vue de la psychanalyse. 11 en trouve bien au-delà de C. Abel et H. Sperber. La quête alors d'une visée « objective » du langage était de mise. Mais Freud, ici et ailleurs, refuse les vues uniquement médicales neurologiques de ses débuts, tenant à la subjectivité, aux associations. Les sources sur l'aphasie ainsi que toutes les conceptions langagières freudiennes (1891 à 1915), comparées aux postulats linguistiques censés appartenir à Saussure, montrent une intersection significative entre ces deux pensées. Si Lacan puise chez l'un et l'autre pour postuler que « l'inconscient est structuré comme un langage », cela en dit quelque chose. Les conceptions psychanalytiques réclamées ici sont fort utiles pour comprendre le mécanisme linguistique et le mécanisme linguistique à son tour a son mot à dire, si l'on ose dire, à la théorie et à la clinique psychanalytiques.