Que le cinéma ne soit pas tout entier tourné vers les séductions de l'image et de l'imaginaire, des films récents, Lost in translation de Sofia Coppola et Uzak de Nuri Bilge Ceylan, en font la preuve. Il faudrait sans doute les situer dans un courant de cinéastes qui, avant eux, ont su interroger l'image et son imposture, le manque et son caractère irréductible, c'est-à-dire des cinéastes comme Antonioni, Rossellini peut-être, Coppola, le père et bien sûr Godard, Rohmer. Lost in translation et Uzak se rejoignent, étrangement, bien qu'émanant en apparence de cultures, de mondes si éloignés, la...
EXPOSITION NICOLAS DE STAEL Beaubourg, jusqu'au 30 juin 2003. Je connaissais comme beaucoup Nicolas de Staël et je trouvais, bien sûr, sa peinture "très belle", ayant vu cependant bien peu d'originaux, les footballeurs, les toits et peut-être quelques tableaux très colorés du Sud de la France ou d'Italie. Je trouvais même cela un peu trop beau, me méfiant de l'esthétisme, de la beauté trop évidente et facile. Voir l'ensemble de l'œuvre change tout. Comme au cinéma, ne pas voir un film, mais l'œuvre d'un cinéaste change tout, y repérer des récurrences, commencer à entrer dans un univers,...
Affiche du film Être et avoir
Dans La Quinzaine Littéraire, Louis Seguin intitule son article, à propos du film Etre et Avoir de Nicolas Philibert : "Un paradis perdu". Or, que donne à voir le film de Nicolas Philibert et appellerons-nous cela « paradis perdu »? Je ne peux parler des intentions de l'auteur mais de ce que j'ai vu dans les images du film. Certains s'en emparent comme d'un portrait de l'école idéale, pour faire le procès de l'école et du collège modernes, il devient le centre d'un débat sur la pédagogie, la classe unique, les contenus d'enseignement, etc. Or, c'est d'abord une œuvre...
Affiche du film
Pierre Carles: La parole à l'image. Le film de Pierre Carles, Enfin Pris? est à saluer comme un véritable événement. Non tant par ce qu'il dit sur la télévision et les journalistes, apportant une pièce au dossier sans peut-être tenir, sur ce point, un discours totalement neuf ou définitif, mais parce qu'en tant que film il offre un dispositif extrêmement intéressant, du type piège aux alouettes, et qu'il fait véritablement entrer la parole psychanalytique au cinéma. Et cela n'est pas rien. C'est un film intéressant qu'on regarde avec un grand plaisir, le spectateur entrant...

Pages