"J'ai rencontré Dieu sur Facebook" Par L.Le vaguerèse

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Pages

Tournée en cours : 23-24 novembre 2018 Le Colombier à Magnanville – 12 au 15 décembre 2018 La Maison des Arts de Créteil, scène nationale – 10 janvier 2019 Moulin des Muses à Breuillet dans le cadre de la programmation hors-les-murs du Théâtre Brétigny – 12 janvier 2019 Théâtre de Brétigny, Scène conventionnée à Brétigny-sur-Orge – 15 au 18 janvier 2019 Comédie de Picardie, scène conventionnée à Amiens – 14-25 janvier 2019 L’Atelier du Spectacle à Vernouillet – 1er février 2019 Théâtre de la Nacelle à Aubergenville – 21-22 février 2019 Le Sillon, scène conventionnée à Clermont l’Hérault.

Après Illumination(s) et F (l) ammes, Ahmed Madani poursuit son projet artistique autour de la jeunesse des quartiers populaires. En compagnie de Mounira Barbouch, Louise Legendre et Valentin Madani, il éclaire dans cette nouvelle création l’itinéraire d’une radicalisation religieuse et la relation conflictuelle entre une mère et sa fille.

Cette nouvelle création fait partie d’un cycle artistique autour de la jeunesse des quartiers périphériques, intitulé Face à leur destin. Nourri d’éléments historiques, de données actuelles, de littérature, de rencontres, ce cycle confronte une multitude de points de vue, questionne et met en perspective le présent et la mémoire, la pluralité des cultures, les relations familiales… Une fois terminé, ce projet comportera six pièces. (Extrait du journal « La Terrasse »

 

 

« J’ai rencontré Dieu sur facebook » texte et mise en scène Ahmed Madani

 

J’avais pris beaucoup de plaisir à voir (F)lammes et je vous avais invité à aller voir cette pièce à la fois drôle, dynamique et intéressante par les points de vue qui s’y exprimaient. Elle continue d’ailleurs à tourner en province et je ne saurai trop vous conseiller d’aller la voir si ce n’est pas encore fait.

La pièce « J’ai rencontré Dieu sur Facebook » commence sa carrière et va certainement gagner en maturité ; les acteurs sont très naturels dans leur jeu et l’auteur ne tombe pas dans le piège du discours convenu et du tragique de situation. En effet, sans dévoiler les ressorts de cette pièce, on devine assez rapidement que le drame va tourner à la farce et la tragédie à la comédie émaillant celle-ci de quelques éclats de rire bienvenus.

Malheureusement l’auteur n’exploite pas suffisamment ce qu’il annonce pourtant au départ à savoir la situation dans laquelle se retrouvent la mère et la fille après le départ du père : collées l’une à l’autre dans un univers certes confortable mais sans possibilité pour l’adolescente de se séparer de sa mère, Nina ne peut opérer cette séparation sans passer par une phase d’opposition violente. Le radicalisme mâtiné d’idéalisme est le support parfait de cette opposition/séparation entre une enfant issue par sa mère de l’immigration algérienne et cette adolescente, ignorante des drames vécus par sa mère et de l’histoire tragique de l’Algérie .

On ressent bien sûr de la tendresse pour ce mouvement adolescent qui ignore les pièges tendus par ceux qui exploitent sa candeur comme on s’associe à l’effroi de la mère qui plus est professeur de français, qui elle ne connaît que trop bien les conséquences de la propagande islamiste et voit sa fille se détacher d’elle et adopter un comportement brusquement incompréhensible et s’éloigner d’elle et de tout ce qui a fait son parcours de vie jusque-là.

Voilà, la pièce commence à vivre sa vie. On peut y emmener les adolescents et engager le dialogue à partir de ce spectacle. Même s’il n’est pas complètement réussi le pari est de loin plus intéressant que tous les discours habituels.

 

Laurent Le Vaguerèse