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Samedi 25/11, de 9h15 à 17h30 Dimanche 26/11, de 9h30 à 16h30
LE SEXE ET SES SEMBLANTS Être dit homme ou femme n'est pas garantie d'identité sexuelle et n’assure pas le sujet de son être sexué. Se ranger dans cette partition qui semble fondée sur la biologie peut s'accompagner d'un malaise, voire plus. Serait-ce parce qu'il s'agit de définir qui on est, sexuellement parlant ? Selon Lacan, ce qui définit l’homme et la femme c’est de faire signe à l’autre sexe, indépendamment de l’anatomie. Cette approche place d’emblée les sujets dans la dimension du semblant qui relève entre autres de l’imaginaire. LA PARADE SEXUELLE Pour éclairer cette dimension du semblant, Lacan fait référence à la parade — la mise en scène de la séduction dans le monde animal : si « le comportement sexuel humain consiste dans un certain maintien de ce semblant animal », par des échanges de signes de part et d’autre, il va s’en différencier dans la mesure où pour l’être parlant le semblant sera « véhiculé dans un discours ». « Aux limites du discours […] il y a de temps en temps du réel ». Quand le discours défaille, alors peut surgir de la violence sexuelle. LES DISCOURS SUR LE SEXE Dans nos sociétés, indépendamment de la promotion de discours qui cherchent à repousser les impossibles, c’est bien entre le réel du sexe et ses semblants que se trouvent les enjeux concernant les êtres parlants dans leur rapport à la sexualité et à la sexuation. Avec le concept de sexuation, Lacan reconsidère la question du choix du sexe, distinguant la différence anatomique de la subjectivité sexuée par laquelle sont concernés tous les sujets dans leur rapport au langage. La question transgenre, très actuelle dans toutes ses variations et combinaisons, serait-elle un paradigme des temps modernes susceptible d’interroger le réel du sexe et les rapports au semblant? Dans son enseignement des années 1970, Lacan évoque l’articulation du réel et du semblant et recommande la lecture de Sex and gender (1968) de Robert Stoller. Font impasse pour les hommes et les femmes les questions autour de l’identité sexuelle, du choix d’objet, du désir et des divers modes de jouissance, qui datent de toujours, et l'actualité nous invite à réfléchir aux mouvements et revendications de genre qui s'inscrivent dans notre société contemporaine. Ce qui était de l’ordre d'une théorie, est devenu aujourd’hui une réalité sociale et politique des sociétés démocratiques. Une réalité qui interroge et interpelle les règles, les lois et les liens éthiques entre les sujets. LA QUESTION DU SEXE ET LA CLINIQUE ANALYTIQUE Si les interrogations du masculin et du féminin font toujours l’actualité de notre clinique, les psychanalystes, mais aussi les professionnels du champ médical et social, se trouvent de plus en plus sollicités dans leur pratique par ceux pour qui pose question le rapport au genre. Dans la clinique l’identité sexuée peut se présenter comme une revendication ou être source d’une immense souffrance. Outre la quête d’une reconnaissance, très active, ne pourrait-on pas y voir une recherche de nomination? LE RÉEL DU SEXE Pour les psychanalystes, la question chère à Freud de la pulsion sexuelle reformulée par Lacan comme la réalité sexuelle de l’inconscient a suscité refus, rejet, division, ruptures et avancées significatives. Comment dans la société contemporaine s’entend l’impossible complémentarité de jouissance entre les sexes : le « il n’y a pas de rapport sexuel » amené par Lacan? Ce dernier, dès 1953, invitait le psychanalyste à « rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque » . Le questionnement d’aujourd’hui sur les genres pourra-t-il nous éclairer sur la manière singulière qu’a chaque être parlant de s’arranger avec le réel du sexe? Les Journées Nationales de l’EPFCL-France — Le sexe et ses semblants — seront l’occasion d'en débattre. La Commission scientifique des Journées nationales 2023