Soumis par RPH le
Dates
Adresse
Adresse du site Web
Organisateur(s) du congrès
Le féminin concerne les deux sexes. À l’aune des nouveaux scandales de la sexualité, de la libération de la parole des femmes et des hommes, de la dissociation entre genre et sexe, des nouvelles modalités de faire couple et de procréation permises par la médecine, comment nous est-il donné d’entendre que le féminin est une question qui concerne les deux sexes ?
La problématique parcourt l’histoire de la psychanalyse. Dès 1905, Sigmund Freud témoigne de la complexité à donner un sens univoque aux termes « masculin » et « féminin ». En 1933, il rejette une lecture strictement biologisante, affirmant que « ce qui fait la masculinité et la féminité est un caractère inconnu, que l’anatomie ne peut saisir ». Relevons ici la non équivalence entre les deux termes poussant à interroger comment différencier la féminité du féminin. À la suite, Jacques Lacan envisage le féminin non comme un caractère biologique ou sociologique, mais comme une position subjective de l’être dans son rapport avec le Phallus, référent symbolique commun aux deux sexes. Selon Fernando de Amorim, la position féminine est la position de l’être à la sortie de psychanalyse, en tant que prévaut désormais une lecture du Réel fondée non sur la possession mais sur le consentement à l’incomplétude. Ainsi, « Le féminin est l’expression psychique du manque » et il n’est pas inné : c’est une position subjective à construire, avec efforts, tant ce manque fait horreur aux deux sexes.
Ce XLIXe colloque du RPH-École de psychanalyse se propose d’examiner en quoi le féminin est une affaire qui concerne chaque être, quel que soit son sexe. Nous entendrons ce que le psychanalyste peut formuler de ce rapport noué entre Réel et féminin depuis la nuit des temps, et de ce qu’il constate inchangé dans la façon dont, aujourd’hui, nos sociétés le traite : toujours mal puisque le manque reste un invivable de la condition humaine.
À travers les interventions des psychothérapeutes et des psychanalystes de l’École, ce colloque fait le pari de renouveler la réflexion sur le féminin, en s’ouvrant à ce que le discours des patients et des psychanalysants, à ce sujet, nous enseigne.