le moment de la sublimation
Amour, désir, jouissance
Erik Porge exerce la psychanalyse à Paris, membre de l’Ecole freudienne de psychanalyse jusqu’à sa dissolution et aujourd’hui membre de L’instance lacanienne. Il dirige la revue Essaim. Après Le ravissement de Lacan, Marguerite Duras à la lettre (érès, 2015) et La sublimation, une érotique pour la psychanalyse (érès, 2018), cet ouvrage constitue le troisième volet d’une trilogie consacrée à la sublimation.

Existe t-il une sublimation spécifique à l’exercice de la psychanalyse tant du côté de l’analyste que de celui de l’analysant, tous deux soumis à la règle fondamentale énoncée par Freud ?

La sublimation de l’analyste révèle le propre du parcours des pulsions partielles sans refoulement (dixit Freud), ce qui produit une jouissance à l’endroit même où manque celle attendue de la réalisation d’un rapport sexuel génital qui identifierait le masculin et le féminin comme complémentaires. La sublimation constitue la forme du désir de l’analyste – lequel reste un x – soutenu par un fantasme. Selon Lacan, ce désir est au principe de son acte d’interprétation, lequel articule la psychanalyse en intension (la cure) et la psychanalyse en extension (présenter la psychanalyse au public), en même temps que leur lien à une identification sexuée. À ce titre la sublimation remet en question la conception de la fin de l’analyse construite sur une opposition du fini et de l’infini.