la blessure du Moi
L'injure. la blessure du Moi
Évelyne Larguèche est sociologue, docteure en Psychopathologie clinique et Psychanalyse, co-fondatrice du Collège des Hautes Études Psychanalytiques. Elle a été ingénieure de recherche au CNRS, attachée au Laboratoire de Psychopathologie clinique puis au Laboratoire d’Anthropologie sociale.

L’Injure

La blessure du Moi

L’injure, chacun en a l’expérience. Mais pourquoi l’injure surgit-elle ? Et en quoi consiste la blessure éprouvée lorsque l’on est injurié ?

L’injure, chacun en a l’expérience. Si on a eu le malheur d’en être l’objet, le souvenir seul nous trouble. Si on a eu l’occasion d’en être l’acteur, on le raconte et on s’en félicite. Si on en a ri, n’étant ni l’objet ni l’acteur, on en rit encore. Mais l’acte d’injurier, quel est-il dans la situation réelle où il se produit et non dans des recueils où il est raconté ? Quels en sont les procédés, et dans quelles conditions y a-t-il injure ? Pourquoi l’injure surgit-elle ?

L’injure est un scénario qui se joue à trois et non à deux. Pour blesser ou vaincre l’autre, on se doit d’obtenir la complicité d’un tiers. Qu’est-ce qu’être injurié, être blessé ? Métaphore bien sûr, puisqu’il s’agit du Moi, cet amour-propre d’un autre siècle, à propos duquel la psychanalyse a eu son mot à dire. Mais en quoi consiste la blessure ? La comprendre force peut-être à renverser la perspective : de celui qui est blessé à celui qui blesse, à l’aune d’un Moi qui se défend.