Mixité et violence ordinaire au collège et au lycée
Patricia Mercader est professeure de psychologie sociale, université Lumière-Lyon 2, CRPPC (Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique). Annie Léchenet est maîtresse de conférences en philosophie, université Lyon 1, ESPE, laboratoire Triangle. Jean-Pierre Durif-Varembont est psychanalyste (SPF), maître de conférences HDR en psychologie, université Lumière-Lyon 2, CRPPC (Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique). Marie-Carmen Garcia est professeure de sociologie, université Toulouse 3, Cresco (Centre de recherches en sciences sociales sport et corps).

Sur la base d’interviews et d’observations dans des collèges et lycées, les auteurs ont conduit une recherche originale qui articule les violences scolaires ordinaires et les rapports entre filles et garçons. Ils mettent en évidence un fonctionnement hiérarchique à deux niveaux des violences genrées entre élèves liées à des modèles de virilité et de refus du féminin. Entre garçons, et dans une moindre mesure entre filles, ils observent une hiérarchie instable où le statut de chacun est mis à l’épreuve dans chaque interaction. Entre garçons et filles, il s’agit de l’emprise stable d’un groupe sur l’autre. Ce système se manifeste crûment en milieu populaire et sous une forme plus euphémisée dans un milieu social privilégié.

L’observation révèle que tout en luttant contre ces violences quand elles sont transgressives, les adultes ont tendance, dans leurs interactions quotidiennes, à soutenir le système hiérarchique qui les fonde, sans le savoir et en dépit de leurs intentions.

Scientifiquement novateur par son approche psychosociologique et son point de vue délibérément interdisciplinaire, cet ouvrage apporte des éléments concrets pour faire évoluer les politiques publiques et les pratiques éducatives dans le cadre scolaire afin de combattre efficacement l’inégalité sexuelle.