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JOURNEES SCIENTIFIQUES DU QUATRIEME GROUPE-OPLF
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Déroulement
SAMEDI 9 MARS 2024
Matinée modérée par Sylvie Cognet (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
9 h30 Accueil
9 h45 Introductions par Pierrette Laurent, présidente et les secrétaires scientifiques
10 h00 Conférence plénière et discussion : Brigitte Dollé-Monglond 5Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
« Un seul choix possible »
11 h00 Pause
11 h30 Conférence plénière et discussion : André Beetschen (Psychanalyste, membre titulaire de l’APF)
« Affronter l’énigme du pulsionnel »
12 h30 Déjeuner libre
Après-midi modéré par Jean-François Chiantaretto (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
14 h30 Conférence plénière et discussion : Jean Peuch-Lestrade (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
« Le psychanalyste résiste au temps »
15 h30 Pause
16 h00 Table ronde : « Travail de la cure et questions sociétales : entrecroisements et résistances »
Modération : Elisabeth Herlemont (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
avec Georges Commerçon, Géraldine Moulin, Louis Ruiz, Thierry Scrive (participants aux activités du Quatrième Groupe)
18 h00 Fin
DIMANCHE 10 MARS 2024
Matinée modérée par Georges Gaillard (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
9 h30 Accueil
9 h45 Conférence plénière et discussion : Dany-Robert Dufour (Philosophe, professeur honoraire des universités)
« Résister au marché ? »
10 h45 Pause
11 h15 Conférence plénière et discussion : Marc Amfreville (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
« Le doute comme résist(r)ance »
12 h15 Ouvertures
Discussion animée par Robert C. Colin (Psychanalyste, membre du Quatrième Groupe)
13 h00 Fin
La double valence, positive et négative, du terme « résistance », renvoie d’emblée, dans le champ psychanalytique, au double mouvement pulsionnel : répétition et transformation. Au pluriel, « résistances » vient nommer simultanément la complexité des modalités trans-férentielles et celle des entrecroisements, destructeurs et/ou créateurs, entre pulsions de vie et pulsions de mort.
Depuis l’origine, la question des résistances se pose dans la psychanalyse : au sein de la cure. La résistance de transfert et dans le transfert est indissociablement le lieu de résistance du patient à l’investigation de sa conflictualité psychique et à la « guérison », et le lieu de travail du psychanalyste. Lieu de résistance à la transformation, le transfert est aussi lieu d’une attente imposant au psychanalyste de se laisser transformer par son patient – et suscitant à ce titre sa propre résistance.
Depuis l’origine aussi, nous avons à composer avec des « résistances contre la psychanalyse », cette « grave vexation pour l’amour-propre humain » (Freud, 1925e). Pourtant la psychanalyse résiste : à ses résistances internes, aux résistances contre elle, mais aussi dans ce qu’elle apporte à l’humanité : sa puissance transformatrice.
Dans un lien social qui s’éloigne toujours plus des idéaux portés en France par la Résistance, dans un monde où la transparence s’impose comme norme, où le progrès techno-scientifique semble irrésistiblement soumis à la toute-puissance narcissique des individus et des logiques d’appartenance, qu’en est-il des résistances à et de la psychanalyse ?
Le primat de la rationalité instrumentale, la marchandisation de l’intime et des espaces de subjectivation convergent aujourd’hui avec l’atteinte des conditions de vie de l’espèce humaine. Jusqu’où les sujets contemporains sont-ils encore capables de se laisser altérer par leur division interne, et leurs divisions ? Jusqu’où sont-ils susceptibles de s’ouvrir à « l’attente croyante » au cœur de la psychanalyse ?
Le concept de « pulsion anarchiste » a donné une portée métapsychologique particulièrement féconde aux entrecroisements entre pulsions, en portant l’accent sur l’utilisation des pulsions de mort au service d’une résistance de la vie, de la créativité de la vie. Et comme Nathalie Zaltzman l’a rappelé, la transformation de la destructivité – la résistance créative à « l’humaine pulsion d’agression et d’auto-anéantissement » (Freud, 1930a) – se joue indissociablement aux plans individuel et collectif.
À quelles conditions l’offre psychanalytique peut-elle participer au « travail de culture » rendant pensables et transformables les modalités in(dé)finiment renouvelées de la prédation et de la barbarie, au cœur de l’auto-destructivité humaine et de la jouissance sans limites qui la spécifie ? Comment cette offre, et la demande qu’elle rend possible, sont-elles infléchies aujourd’hui par le contexte culturel et sociétal ?
Il revient à la psychanalyse de s’atteler à ces questions telles qu’elles sont posées par la société contemporaine.
Dans la spécificité de leur pratique clinique, qui fait d’eux, en tant que tels, des « chercheurs », les psychanalystes ne sont-ils pas aussi des résistants ?