Présentation des "lettres à Marc-François Lacan"

 

Je mets à disposition de tout un chacun quatre lettres écrites par Jacques Lacan à son frère Marc François, moine bénédictin tout d'abord à l'Abbaye de Hautecombe en Haute-Savoie, puis à celle de Ganagobie sur un plateau au bord de la Durance.

J'y adjoins un texte -je ne sais pas si c'est celui de l'hommage rendu à son frère lors de ses obsèques- de Marc François.

 

Les moines de Ganagobie m'ont très généreusement donné accès à l'ensemble des papiers de Marc François Lacan, conservés dans la bibliothèque.

Ils ont accepté de me photocopier ces lettres que j'ai découvertes sur le tas: je n'avais pas encore lu de suffisamment près l'ouvrage de Roudinesco sur Jacques Lacan et pensais que ce n'était qu'un savoir marginal, inutile.

En les lisant au bureau que les moines m'avaient dégagé, j'ai changé d'avis.

Je leur ai dit que j'allais les diffuser parce qu'elles importaient. Ils m'ont donné leur accord.

 

La communauté monastique de Ganagobie, venant de l'Abbaye de Hautecombe principalement, très réduite en nombre, était d'hommes âgés. Ils se souciaient de leur vie monastique, de leurs prières: aussi de maintenir et restaurer l'Abbaye de Ganagobie, de faire fonctionner un petit commerce d'échange avec les touristes qui se faisaient de plus en plus nombreux.

Mais surtout, ils se souciaient de vivre dans la règle monastique du silence et de la prière.

 

C'est alors que le moine bibliothécaire, sans que personne ne lui en fasse remarque, a eu un geste remarquable. J'avais les photocopies et je partais. Il pleuvait en ce moment de Pâques, et la voiture était à l'autre extrémité de l'Abbaye: j'allais être trempé. Alors le frère m'a fait traverser toute l'abbaye par l'intérieur, par le cloître aussi: toutes choses interdites dans la règle monastique.

Il a tenu à me conduire jusque ces mosaïques de la chapelle (je les connaissais) et à me les commenter.

Puis nous nous sommes dits au-revoir, non sans qu'ils me parlent de leurs activités de chrétiens dans le monde et de l'accueil  qu'ils m'ont réservé à moi, juif.

 

Je remercie un ami très proche et son fils d'avoir négocié, pendant un temps assez long, la possibilité que la bibliothèque me soit ouverte.

Vous savez que les bibliothèques des monastères bénédictins sont fermées.

Cet ami et son fils étaient avec moi dans la bibliothèque et m'ont accompagné pendant toute ma visite et recherche.

Je les en remercie maintenant encore.

Je remercie encore et encore les moines de Ganagobie de leur générosité.

Hajlblum Serge

sh44@free.fr