Dates:
Samedi, septembre 24, 2016 - 00:00 - 23:45

Adresse

Maison des Associations de Solidarité
10/18, rue des Terres au Curé
75013 PARIS
France
Adresse du site Web: Organisateur(s) du congrès:
Quatrième Groupe (OPLF)
email: Déroulement:

conférence Samedi 24 septembre 2016
après-midi, de 14h à 17h
Droit d'entrée : 10,00€ (règlement sur place)

Lorsque le 2 avril 19131 Lou Andreas-Salomé écrit que c’est dans les cercles analytiques que se font jour « plus facilement que n’importe où, des scissions et des querelles plus difficiles à aplanir que n’importe où » et que cela reste certainement un « problème pour l’avenir proche », elle invoque l’importance de la subjectivité et « d’une parfaite honnêteté » nécessitées par le travail et la « vie » de la science psychanalytique, mettant ainsi les composantes épistémologique et éthique de la psychanalyse à l’origine même des conflits et des ruptures. On doit admettre, à sa suite, que ces mouvements de rupture et de création que sont les scissions sont parties constitutives autant que constituantes de l’histoire du mouvement analytique depuis son origine.
Lors de la fondation du IVème Groupe en 1969, Piera Aulagnier note à son tour : « Dans l’aire psychanalytique française les scissions ont toujours été motivées par des dissensions quant aux règles de formation et par la critique de ce qui en résulte sur le plan du pouvoir et de la hiérarchisation qu’elles entraîneraient dans le système des sociétés. Ajoutons que les regroupements qui en ont résulté ont toujours pris pour référence une « théorie de la cure » au nom de laquelle est dénoncé comme écueil ce qui par d’autres, est défini comme condition nécessaire et positive »2.
C’est dire qu’on ne saurait limiter, ni l’objet, ni la portée des scissions à un fait de politique institutionnelle, ou à une priorité donnée au contrôle de la formation analytique, par exemple.
Si les controverses autour de la formation paraissent nécessaires à la poursuite du développement de la psychanalyse, c’est parce qu’elles actualisent de façon permanente la question « qu’est-ce qu’être psychanalyste » et, ce faisant, laissent toujours ouverte une recherche sur les conditions de la théorisation psychanalytique et sur les modalités de sa transmission, « susceptibles
d’assurer à la relation analyste/analysant une visée conforme à l’analyse elle-même »3.
Si toute société psychanalytique constitue sa légitimité sur une représentation collective des réponses théoriques et institutionnelles à apporter à cette question de la conformité, il n’en reste pas moins que les déterminations transférentielles qui organisent les principes et les règles de la transmission, tant sur le plan individuel que sociétal, peuvent conduire à réduire, voire même à effacer, la part de nécessaire incertitude dont Freud faisait le ressort de la recherche psychanalytique.
Les scissions se produiraient lorsque la théorie et la méthodologie psychanalytiques se prennent dans le besoin des certitudes institutionnelles sclérosantes. Le clivage nécessaire à la pratique analytique individuelle, pourrait venir à l’encontre de la relation inter-analytique.
Elles pourraient faire œuvre utile en faisant naître un organisme promouvant un ordre institutionnel désarrimé d’une doxa institutionnelle devenue aliénante, alors, l’effet de rupture conduit à un apport créatif pour la pensée et la communauté analytiques.