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Karima LAZALI présente son dernier livre : LE TRAUMA COLONIAL Ed de La Découverte à l' ESPACE LA COLONIE
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Déroulement
Pésentation par l'auteure
Discutants Sylvie Thénault (historienne) , Catherine Brun (Pr de littérature) Alain Vanier et Fethi Ben Slama (Psychanalystes)
Présentation libre
Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne ; enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient(e) s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d'un demi-siècle après l'indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France.
Elle montre ce que ces « blancs » doivent à l'extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n'a jamais disparu, falsification des généalogies à la fin du XIX° siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom…
La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu'à falsifier le sens de l'histoire. Et en cherchant à détruire l'univers symbolique de « l'indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle.
Mais cet impossible à refouler resurgit inlassablement. Et c'est l'une des clés, explique l'auteure, de la permanence du «fratricide » dans l'espace politique en Algérie : les fils frappés d’illégitimité mènent entre frères une guerre terrible, comme l'illustre le conflit tragique FNL/MNA lors de la guerre d'indépendance ou la guerre intérieure des années 1990, qui fut aussi une terreur d'État.
Une démonstration impressionnante, où l'analyse clinique est constamment étayée par les travaux d'historien, par les études d'acteurs engagés (comme Frantz Fanon) et surtout par une relecture des œuvres des auteurs Algériens de langue française ( Kateb Yacine, Mohamed Dib, Nabil Farres, Mouloud Mammeri…. ).
Cette reflexion est articulée à la pratique clinique de l’auteure tant à Alger qu’en France