Ce que le nazisme a fait à la psychanalyse
Laurence Kahn est membre titulaire et formateur de l'Association psychanalytique de France. Elle a occupé les fonctions de président de l'APF de 2008 a 2010. Elle est notamment l'auteur de Cures d'enfance (Gallimard, 2004), Faire parler le destin (Klincksieck, 2005), L'écoute de l'analyste (Puf, 2012) et Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne (L'Olivier, 2014).

Est-il imaginable que la psychanalyse soit demeurée indemne du désastre du nazisme ? Pulsion, autoconser­vation, mystique de l'inconscient : entre la masse soudée autour de son Fûhrer et l'effondrement de l'autonomie du droit, les psychanalystes assistèrent à l'entrée en force de la « nature », de ses forces souterraines et de sa « bio­logie » dans le champ langagier, politique, racial. Ils ont beaucoup lutté. Mais la transformation des conceptions analytiques qu'ils introduisirent alors ne les a-t-elle pas trahis ? Qu'advint-il de l'énigme de la transformation de la haine individuelle en psychose de masse quand le traitement psychanalytique de la Shoah privilégia l'écoute empathique en donnant la prévalence au trauma et à la pathologie des victimes ? Qu'est-il resté du paradoxe de l'engendrement de l'anti-civilisation par la civilisation elle-même ? Les psychanalystes ont-ils pris la pleine mesure de la désorientation, clinique et théorique, infligée par le déchaînement nazi ?

 

ISBN: 978-2-13-080380-5

 

 

782130"803805

 

 

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