trace du maternel dans le religieux

Recherchant la trace du maternel dans le religieux, l'auteur réexamine la position freudienne - et lacanienne - qui, à partir de l'étude des seuls monothéismes, privilégie la dimension paternelle des religions. Freud, en effet, élabore une théorie de la religion - et non du religieux qui s'en distingue - et une théorie des religions monothéistes - et non de toutes les religions.
La force du maternel justifie de défendre une théorie du religieux, spécifique, qui vient se différencier d'une théorie de la religion. Certains témoignages remarquables de la littérature mystique, inscrits dans des traditions explicitement religieuses, mais relevant parfois d'expériences laïques, confirment ce que la clinique peut montrer. Ainsi les écrits de Madame Guyon, grande figure du mysticisme au XVIII siècle, illustrent de façon exemplaire cette question, comme Julienne de Norwitch parlant de « Dieu la mère ». Le retour au religieux qui hante notre époque peut être vu comme un retour à cette dimension maternelle des religions : que l'on regarde l'extraordinaire faveur dont jouit le bouddhisme, ou la dimension communautaire de certains mouvements religieux « pentecôtistes ». L'illusion religieuse ne serait-elle pas essentiellement d'ordre maternel ?
Patrick Merot est psychanalyste, membre titulaire de L'Association psychanalytique de France. Il est l'auteur de nombreux articles dans différentes revues de psychanalyse et ouvrages collectifs.
ISBN: 978-2-13-062848-4