Investissement du moi et actes manqués

Paul Federn (1871-1950) a ouvert la voie à l'abord psychanaly­tique des psychoses et à la compréhension métapsychologique de ces éprouvés limites du Moi auxquels la clinique ne cesse de nous renvoyer aujourd'hui.

Quatrième adhérent de la Société psychologique du mercredi, ce psychiatre de formation devient vice-président de la Société psy­chanalytique de Vienne en 1924 et le représentant de Freud pour tout ce qui concerne sa pratique clinique. Son lien au fondateur de la psychanalyse fut aussi profond que sa loyauté fut exem­plaire, au point que ce dernier le surnomma «l'apôtre Paul».

En présentant deux de ses textes jusqu'alors inédits en français, le Groupe de recherches Paul Federn, dirigé par Florian Hous-sier, rappelle ici l'importance historique de ce pionnier auquel Jean Laplanche et Didier Anzieu ont su rendre hommage au fil de leurs travaux. Si le premier texte nous engage à écouter nos patients à travers l'exploration des frontières du Moi dans la psychose, les rêves ou les actes manques, le second, plus an­thropologique, s'inscrit dans la continuité du débat avec Freud à propos de la horde primitive et de l'organisation de la société. Au clinicien contemporain de juger, à l'aune de sa pratique, s'il reprendrait aujourd'hui à son compte l'accusation de «dévia­tionnisme» dont Federn fut l'objet par certains de ses pairs de l'époque.