La colère de Rimbaud, le chagrin d'arthur
Auteur de très nombreux ouvrages, Gérard Pirlot est psychanalyste, pédopsy-chiatre, professeur de psychopathologie à l'université de Toulouse, et membre de la Société Psychanalytique de Paris. Il s'occupe tout particulièrement des adolescents en souffrance

Enfant surdoué, adolescent génial, aventurier ambitieux, Arthur Rimbaud constitue, en raison de son exceptionnelle et précoce créativité, puis de sa soudaine rupture avec la poésie survenue à l'âge de vingt et un ans, un véritable mythe littéraire. Ses rapports avec sa famille, ses multiples fugues, son soutien à la Commune, ses relations tumultueuses avec Verlaine, sa recherche de la voyance par « le dérèglement de tous les sens », par l'alcool et par la drogue, puis ses voyages et ses errances, en font l'icône de la jeunesse révoltée.

En psychanalyste, soulignant le rôle majeur du père pourtant absent et le lien complexe à la mère, Gérard Pirlot remonte à l'origine de la colère de Rimbaud, aux sources de sa rage de vivre, loin de Charleville, pour se consacrer impéra­tivement à son art : « Je me suis reconnu poète », écrit-il. Cependant, après Une Saison en enfer et Illuminations — où l'on perçoit à vif le chaos émo­tionnel de l'adolescence —, Arthur se détournera de la poésie. Commerçant exilé en des contrées perdues, rongé par le chagrin qui le minera jusqu'au cancer, dévasté par son amputation, il viendra mourir à Marseille, indifférent à sa gloire naissante.