Le mythe de pygmalion et ses métamorphoses dans les arts occidentaux
Après une formation initiale en histoire, Natacha Baboulène-Miellou s'oriente vers l'anthropologie sociale et soutient en 2012 à TEHESSsa thèse de doctorat. Depuis, elle est chercheuse associée au LISST-Centre d'anthropologie sociale à l'université Toulouse - Jean Jaurès, où elle enseigne également et poursuit ses recherches dans le domaine de l'anthropologie de la mode.

INatacha Baboulène-Miellou

Le Créateur et sa créature

Le mythe de Pygmalion et ses métamorphoses dans les arts occidentaux

Lorsqu'on évoque le mythe de Pygmalion, on pense à l'his­toire de ce sculpteur qui, grâce à l'intervention de la déesse de l'Amour, voit sa statue d'ivoire prendre vie. Or, si on reprend dans tous les détails le récit d'Ovide, on s'aperçoit que c'est le sculpteur par son art qui anime sa créature, Vénus ne faisant que parfaire la métamorphose. C'est ce processus de création d'une femme idéale par un artiste opérant sur la base d'une projection de son désir sur le corps féminin qui est étudié ici. Pour cela, ont été mis en perspective plusieurs domaines de création (littérature, cinéma) avec le mythe fondateur afin d'analyser les diverses modalités de la «fabrication» d'une femme et de son image par un homme de l'art ainsi que la relation qui les unit. Cette recherche s'inscrit dans le champ très large d'une anthropologie du corps et de l'image à la croisée de plusieurs disciplines (histoire de l'art, lettres, eth­nologie, sociologie). L'analyse du processus créatif à l'œuvre dans chacun des domaines étudiés au-delà de la singularité de chaque création, révèle une continuité dans la configura­tion de l'acte créateuT que même la rupture introduite par la reproductibilité technique des images ne vient pas remettre en question. Regards d'hommes sur des corps de femmes, re­gards créateurs de créatures, cet ouvrage met en lumière une facette des rapports entre le féminin et le masculin explorée à travers la problématique de l'image.