Denis Vasse

Nous apprenons avec tristesse le décès de notre collègue Denis Vasse décédé le 12 mars.
Ses obsèques auront lieu le 16 mars à 10h30 en l'église Saint Maurice;  80 avenue du Chater Francheville le bas. Rhone
Denis Vasse jésuite et psychanalyste a fait partie de l'Ecole Freudienne de Paris
 

Nous reproduisons l'article  biographique que lui consacre ce jour le journal "La Croix"

"Il avait fait un double choix : celui de la psychanalyse et de la Compagnie de Jésus. Né en 1933 en Algérie dans une famille de pieds-noirs, d’une mère institutrice et d’un père paysan, il fait sa médecine à Alger et prend parti pour l’indépendance, ce qui lui vaudra de connaître la torture. Entré chez les jésuites en 1958, il étudie la philosophie et commence une analyse. Il devient membre de l’école freudienne de Paris, fondée par Lacan. « Pour moi, la terminologie lacanienne a été une source inouïe en matière de réflexion théologique, témoignera-t-il. Cela m’a offert la possibilité de parler de l’homme dans un discours qui n’est pas immédiatement religieux (lequel) risque de devenir très vite moral, normatif. » Son premier livre, Le Temps du désir (1969), fera date, en revisitant la question de Dieu à partir du « désir de l’Autre ».

Sans séparation ni confusion, Denis Vasse va travailler les champs psychanalytique et spirituel. Dans le cabinet qu’il ouvre à Villeurbanne en 1973, puis au Jardin couvert à Lyon – un espace d’accueil pour enfants dans l’esprit de la Maison verte de Dolto  –, il ne cesse « les allers et retours entre théorie et pratique, vérifiant l’un par l’autre, constamment à la recherche de l’essentiel : la vérité au cœur de l’homme », souligne Marie-José d’Orazio-Clermont, psychanalyste. De là naîtra une œuvre majeure : Un parmi d’autres (1978), Le Poids du réel, la souffrance (1983), La Chair envisagée (1988), Inceste et jalousie (1995), La Dérision ou la Joie (1999)…

Dans le sillage de Françoise Dolto, qui deviendra une amie proche, il participe au dialogue entre psychanalyse et christianisme. « Il y avait entre eux une amitié presque filiale », témoigne Marie-José d’Orazio-Clermont. En 1988, il prononcera l’homélie de sa messe d’enterrement. Parallèlement, le religieux travaille les écrits de la spiritualité chrétienne (Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux…). En 1972, sur la Croix-Rousse à Lyon, il participe à la création de la communauté du Pèlerin, « avec le désir de refonder une vie communautaire simple et fraternelle dans l’esprit des débuts de la Compagnie », témoigne le jésuite Jean-Marc Furnon. Homme « à la parole directe », Denis Vasse laisse le souvenir d’une personne pour qui « la question de la vérité et de la parole était pour lui essentielle », résume Jean-Marc Furnon.
Élodie Maurot"