PRÉAMBULE ATTRISTÉ

L'été est chaud et les pertes sont bouleversantes. Charlotte Herfray vient de nous quitter et je me
sens à la fois orphelin et en perte d'une amie. Et quelle perte !
Tu laisses derrière toi tant de réalisations :
• des écrits novateurs
• des relations à l'autre si joviales, où après une rencontre l'on ne se sentait jamais pareil
qu'auparavant.
Charlotte laisse derrière elle beaucoup d'élèves enthousiastes, à l'université, dans la psychanalyse,
dans la psychologie de groupe...
Nous avions des amitiés communes où nous nous rencontrions si souvent, en particulier autour de
Lucien Israël qui s'était entouré d'une cour si chaleureuse. Que faire pour retrouver un peu de cette
chaleur des colloques singuliers, à la fois plein de « Witz », cette maison toujours ouverte où Gaby
Israël était l'organisatrice ?
Au niveau plus personnel, Charlotte Herfray m'avait toujours poussé à poursuivre l'effort
générationnel : place aux jeunes, ne pas les lâcher ! C'est ce qu'elle a toujours fait, dans sa famille
avant tout. Elle qui a si bien parlé de « la vieillesse » savait s'adresser aux plus jeunes. Et c'est aussi
grâce à elle que la FEDEPSY peut se poursuivre avec la prise de responsabilités de jeunes.
Ce qui va me manquer terriblement c'est le moment de la remise de ses manuscrits et la manière
dont elle pouvait parler de ses propres écrits.
Mes amis, quelle modestie ! Une manière non seulement de parler de ses hypothèses mais de
toujours se situer politiquement, par rapport aux institutions, au totalitarisme, aux dégénérescences
du capitalisme.
Elle n'arrêtait pas de souligner – et cela est un message d'espoir – qu'il faut (sollen) soutenir ceux
qui ont un rapport à la notion de « Mensch » et militer contre tous les racismes et antisémitismes.
Maintenons ce pari et cet espoir !
Jean-Richard Freymann