Gerhard Richter au Centre Pompidou par Céline Masson

GERHARD RICHTER

PANORAMA

6 JUIN -24 SEPTEMBRE 2012 

Centre Pompidou, Paris

L’exposition Panorama que le Centre Pompidou consacre à Gerhard Richter, à partir du 6 juin 2012, rend hommage à l’une des figures majeures de la peinture contemporaine. C’est une exposition attendue depuis fort longtemps pas les passionnés de l’artiste.

La rétrospective organisée par le Centre Pompidou, en collaboration avec la Tate Modern de Londres et la Neue Nationalgalerie de Berlin, réunit une sélection de près de 150 œuvres. Elle propose une lecture chronologique et thématique de l’œuvre de Gerhard Richter, du début des années 1960 à aujourd’hui, à travers une scénographie originale, conçue en complicité avec l’artiste.

«Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme, ni style, ni prétention. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente.»

Gerhard Richter possède la faculté de se réinventer, de se transformer et, à chacun des tournants que prend son travail, il défend une nouvelle vision de la peinture et de l’histoire de l’art. Il expérimente depuis le début de sa carrière des styles picturaux très différents : après les «photos-peintures», réalisées à partir de photographies au début des années 1960, Richter met en place, dans les années 1970, un type d’abstraction où coexistent des grilles colorées, une abstraction gestuelle et des monochromes. Dans les années 1980, il réinterprète de manière érudite et inédite les genres de l’histoire de l’art : portrait, peinture d’histoire, paysage. Il explore au même moment un nouveau type de tableaux abstraits aux couleurs acides, où les formes gestuelles et géométriques s’entremêlent. Dans les années 1990, l’artiste met au point une technique, qui devient sa signature, consistant à étaler de la peinture encore fraîche à l’aide d’une grande planche en bois ou en métal.

Sa première exposition dans un musée français avait été organisée au Centre Pompidou, en 1977 et Panorama célèbre aujourd’hui le 80ème anniversaire de l’artiste.

Gerhard Richter, né à Dresde en 1932 explore de nouveaux rapports entre peinture et photographie au début des années 1960, met en place un nouveau type d’abstraction à partir du début des années 1970 et réinterprète de manière érudite et inédite les genres de l’histoire de l’art (portrait, peinture d’histoire, paysage) dans les années 1980. À chaque décennie, à travers le prisme de sa reconnaissance précoce dans des expositions (il représente l’Allemagne à la Biennale de Venise dès 1972), puis dans plusieurs rétrospectives (la dernière ayant eu lieu au Museum of Modern Art de New York en 2002), ce grand peintre nous étonne non seulement par sa faculté de se réinventer, mais encore par sa capacité à transformer, à chacun des tournants que prend son travail, l’histoire de la peinture. Panorama est d’abord le titre d’un catalogue, dont la construction, comme celle de l’exposition, résulte d’un travail collectif. Organisé en six chapitres couvrant chacun une dizaine d’années, il décrit pour chaque période les problématiques, les œuvres – exposées ou non visibles –, les commandes publiques, les travaux sur papier, les planches de l’Atlas, les écrits de l’artiste. «Panorama» désigne ensuite la structure d’une exposition qui tente d’ouvrir le regard du public à la richesse de l’œuvre, et ce différemment selon chacune de ses étapes. Enfin, «Panorama» a été ajouté à «rétrospective» pour souligner l’effet d’une temporalité courte et condensée que donne, aujourd’hui, l’œuvre de Richter.