Décès du Dr Jacques Azoulay

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La Société Psychanalytique de Paris a la tristesse de vous faire part du décès, survenu le 5 juin 2011, à Paris, à l’age de 84 ans

du Docteur Jacques Azoulay

membre de la SPP depuis 1967.

Ancien Médecin des hôpitaux psychiatriques, ancien Directeur de l'Hôpital de l'Eau Vive à l'Association de Santé Mentale du 13ème arrondissement jusqu’à sa retraite en 1996, son enseignement généreux s'efforçait de tenir ensemble les exigences de la médecine psychiatrique avec celles de la pensée psychanalytique.

Jacques Azoulay est né à Alger le 13 Avril 1927, d’une mère institutrice et d’un père tailleur juif français. En 1940, il est renvoyé du lycée en raison de lois de Vichy. Militant sioniste, il s’engage en 1948 comme volontaire dans l’armée d’Israël, en tant que sergent infirmier.
Il fait ses études de médecine à Alger, puis est interne à l’hopital psychiatrique de Blida. C’est auprès de Franz Fanon en 1953 – 1954, qu’il vit sa première grande expérience institutionnelle dont il fait le sujet de sa thèse, « Essai de sociothérapie dans un service d’hommes musulmans ».
Sympathisant des luttes anticoloniales, il est incorporé comme médecin auxilliaire le jour même du début de la guerre d’Algérie. Rappelé sous les drapeaux, il est affecté à l’hôpital militaire Maillot à Alger, en 1956.

Reçu deuxième à l’Internat des Asiles de la Seine, en 1957, juste après s’être libéré de ses obligations militaires, il sera interne dans les hôpitaux psychiatriques de Clermont d’Oise, Maison-Blanche et Ville-Evrard, en particulier dans le service du Pr Paul Sivadon, puis sera assistant du Dr Sven Follin à l’hôpital Sainte-Anne.

Il est nommé au Médicat en 1961 et rejoint en 1964 l’expérience pilote de la psychiatrie de secteur de l’Association de Santé Mentale du 13ème arrondissement, lancée en 1958 par S. Lebovici, R. Diatkine et P. Paumelle. Il y dirige d’abord l’hôpital de jour puis, à partir de 1977, une unité à l’hôpital l’Eau Vive dont il assumera la direction jusqu’à sa retraite.
Ayant à cœur de réhabiliter l’hôpital psychiatrique dans sa pleine valeur thérapeutique, attentif à tous les patients, même les « oubliés », il suscitera et animera diverses modalités de soins, inspirés de sa double approche psychiatrique et psychanalytique : travail en petite unité, hospitalisation séquentielle, traitement des patients dans des foyers conçus pour eux, appartements thérapeutiques.

Membre de la Société Psychanalytique de Paris, et héritier de la psychiatrie humaniste, il fait fructifier les apports de P.-C. Racamier pour les soins institutionnels et collabore avec E. et J. Kestemberg puis B. Rosenberg à l’abord psychanalytique individuel des patients psychotiques. Il est l’auteur de nombreuses contributions sur la position du psychanalyste dans les structures de soins.

Entreprenant et passionné par l’articulation de la psychanalyse et de la psychiatrie, tenant à faire part de ses expériences et à les confronter aux idées de ses collègues, doué d’un talent pour la transmission, ses qualités cliniques et humaines ont suscité un respect et un attachement profond de tous ceux qui ont travaillé avec lui.

Ses obsèques ont eu lieu le jeudi 9 juin 2011 à 10h30 au Cimetière Parisien
de Pantin, 164 avenue Jean Jaurès – 93500 Pantin.

Société Psychanalytique de Paris
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