décès de Ginette Raimbault

Ginette Raimbault

Il y a déjà quelque temps que Ginette Raimbault avait quitté le monde où nous vivons, demeurant dans le sien. Cette grande dame de la Psychanalyse avait, grâce à l'appui du Pr Royer aux "Enfants Malades", et dans la suite et le compagnonnage de Jenny Aubry, ouvert la voie à une réflexion approfondie sur la médecine.

Directrice de recherche d'un laboratoire de l'INSERM, elle avait réuni autour d'elle des chercheurs qui tous venaient de disciplines diverses mais avaient croisé à un moment de leur vie la psychanalyse. Ils l'avaient rejointe dans ce service de néphrologie pédiatrique où se trouvait son laboratoire.

En 1968 elle était allée à la rencontre des étudiants; Elle avait su les écouter, les comprendre, leur faisant rencontrer en particulier Michaël et Enid Balint, psychanalystes anglais, initiateurs des groupes portant leur nom. Ces groupes, dont Ginette Raimbault avait été l'un des leaders s"attachent , en présence d'un analyste, à penser les situations cliniques que les médecins généralistes et les pédiatres notamment rencontrent quotidiennement. Ouvrir les étudiants que nous étions à cette dimension permise par la psychanalyse fut un moment essentiel de ce qui se déroula alors dans les locaux occupés de la Faculté de Médecine de la rue des St pères.

Auteure de multiples articles et de nombreux ouvrages sur l'anorexie mentale notamment (en collaboration avec Caroline Eliacheff) ainsi que sur la mort et le deuil qu'elle avait eue à vivre tant de fois pour des enfants dans le service du Professeur Royer, elle savait derrière une froideur apparente manifester une vraie présence chaleureuse.

Compagnon de route de Jacques Lacan, elle l'avait suivie lors de la fondation de l'École Freudienne de Paris mais s'était tenue à l'écart après la dissolution de celle-ci.
Nous gardons, pour notre part, bien des souvenirs de ce qu'elle fut et de ce qu'elle nous a appris.

Localisation: Paris

Comments (1)

Tristesse. Je fais partie des nombreux lecteurs qui apprécièrent et apprécient aujourd'hui encore ses travaux. J-L M.