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lecteur de Joyce de Colette Soler
Pour le psychiatre, comme pour le patient, le livre de Soler pose une question essentielle touchant aux assises mêmes du sujet qui transparaît et se dévoile, tout en étant mis au travail par ses/son symptôme(s). Cette question est contemporaine des thérapies « nouvelles », puissent-elles être « éternellement nouvelles » (celles qui ne sont pas encore l’objet du travail du négatif comme le refoulement) et des mirages qu’elles offrent en terme de « guérison » dans le champ de la santé mentale. La réflexion est la suivante : quelles valeurs pouvons-nous accorder à notre1/nos symptôme(s) ?
À la suite de Lacan, Soler met en évidence que l’œuvre de Joyce ainsi que le processus à l'œuvre, tiennent lieux de symptôme chez le génie littéraire. Au titre de symptôme, l’écriture complexe de Joyce, de par sa richesse polysémique (certains mots pourraient renvoyer à des dizaines de significations dans des dizaines de langues…), entraverait toute compréhension univoque. De ce que nous comprenons de l’ouvrage de Soler, la richesse polysémique de l’écrit aurait redonné la parole au sujet qui dans sa réalité familiale et relationnelle n’aurait eu de choix que de se taire.
À la lumière du nœud borroméen, le symptôme aurait « sauvé » la structure. Si pour certains de ses contemporains cités par Soler, les livres de Joyce ne constituaient pas de la littérature, quelle valeur attribuait-il à cet étrange désir d’écrire sur l’impensable ? Et quelle valeur reconnaissons-nous à ce qui nous reste impensé ? La clinique des structures non névrotiques renvoient à des contenus psychiques impensables, et aux aménagements symptomatiquesauxquels le sujet a recours afin de continuer à se sentir exister. Comme image romantique et littéraire d’un véritable travail de symptôme, l’œuvre de Joyce et les réflexions de grands psychanalystes donnent l’exemple de tels aménagements autour des limites de ce que le sujet peut/doit élaborer.
Benjamin Lévy
Note sur Lacan, lecteur de Joyce
- 1.
Dans le champ de la santé mentale, la répétition et le déplacement se sont ligués avec/contre le sujet pour rendre le symptôme psychique polymorphe.