Des difficultés pour se faire entendre
Jean-Marie Forget est psychiatre, psychanalyste membre de l’ali, ancien médecin adjoint de l’asm 13 (association de santé mentale du 13e arrondissement). Coordinateur avec Marika Bergès-Bounes de l’École de psychanalyse de l’enfant de Paris, il dirige avec elle la collection « Psychanalyse et clinique » aux éditions érès. Il a notamment publié La transmission maternelle, à quelles conditions ? (érès, 2018) ; Y a-t-il encore une différence sexuée ? (érès, 2014) ; L'adolescent face à ses actes… et aux autres (érès, 2013) ; Les enjeux des pulsions (érès, 2011) ; Les violences des adolescents sont les symptômes de la logique du monde actuel (Faber, 2010) ; Les troubles du comportement : où est l'embrouille ? (érès, 2008, rééd. 2010)…

Des difficultés pour se faire entendre

 

Les mises en actes incompréhensibles des plus jeunes, des adolescents, parfois des adultes témoignent d'un défaut de recours à la parole pour manifester la souffrance qui est la leur. À partir de plusieurs exemples, l’auteur s’attache à identifier les conditions qui permettent au sujet de retrouver l’assise de sa parole.

 

 

Certaines souffrances psychiques de nos contemporains, vécues dans l’intimité ou dans la sphère publique, révèlent une impossibilité de recours à la parolec pour se faire entendre. Ainsi en est-il de quiconque a intériorisé le fait qu’il n’a pas voix au chapitre même pour ce qui le concerne directement, de la personne qui ne peut parler en son nom propre et répète des propos comme des slogans, ou de celle qui laisse à d’autres considérés comme plus légitimes (parents, conjoint, leader politique ou associatif, etc.) le soin de la représenter...

Quand le sujet ne peut avoir recours à la parole pour exprimer ce qu’il a à dire, il est  plongé dans le désarroi, ou dans le désespoir. Ou bien, il est contraint, face aux difficultés rencontrées à l’école, dans le travail, ou dans la vie affective et sexuelle, de recourir à d’autres moyens qui mobilisent son corps dans des comportements, des agirs, ou des malaises incompréhensibles.

La rigueur de la parole et du langage sont les conditions pour faire reconnaître l’altérité et la différence, au-delà des simples slogans de la communication. À partir de son expérience clinique, l’auteur s’attache à identifier les conditions qui permettent au sujet de retrouver l’assise de sa parole. Il montre l’importance de pouvoir s’appuyer sur une parole fiable pour construire son identité, notamment pendant l’enfance.