Quelle épistémologie pour la psychanalyse?
Science et fiction chez Freud . Quelle épistémologie pour la psychanalyse?
Isabelle Alfandary est philosophe et psychanalyste, professeure de lit­térature américaine à l'université Sorbonne Nouvelle, et professeure in­vitée dans de nombreuses universités étrangères (dont Boston Collège, Bar llan University, Cornell University, Brown University, Northwestern University). Ancienne présidente du Collège international de philosophie (2016), elle travaille à la frontière des disciplines entre psychanalyse, littérature et philosophie, et a notamment publié Derrida-Lacan : l'écriture entre psychanalyse et déconstruction (Hermann, 2016).

La psychanalyse vise à soigner. Pour son inventeur, cette pratique est cependant inséparable d'une hypothèse scientifique : l'inconscient. La psychanalyse ne peut faire l'économie de la com­préhension et de la preuve des processus psychiques inconscients. Si elle perd son statut de science, elle devient une croyance ou une religion. Reste que l'inconscient n'est pas un objet d'expérience directe. Il ne se manifeste qu'obliquement dans les rêves, lapsus, actes manques. Comment alors sortir de l'impasse d'une science dont la cause est aussi nécessaire qu'insaisissable? Pour y parvenir, Freud met au point des modèles épistémologiques successifs, depuis la science détective des Études sur l'hystérie jusqu'au mythe scientifique de L'Homme Moise et la religion monothéiste. Contre toute attente, la science freudienne propose un modèle épistémologique qui prend appui sur la fiction.22

 

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