FRANCO DE MASI est psychiatre, psychanalyste membre de la Société psychanalytique italienne (SPI). Il vit et travaille à Milan. Auteur de nombreux travaux théoriques et cliniques, il a fait paraître aux Éditions d'Ithaque, Penser sa propre mort (2010), Vulnérabilité à la psychose et La Perversion sadomasochiste (2011 ).

Travailler avec les patients difficiles
FRANCO DE MASI
Traduit de l'italien par Manlio Sciommeri avec la collaboration de Murielle Collet
« Le mot "psychopathologie est souvent tenu pour discriminant et objectivant, et le langage psychanalytique l'emploie rarement. Je suis pour ma part convaincu que la psychopathologie est la composante de hase qui imprègne et structure le processus analytique, et qu'elle en détermine les moments d'impasse ou de transformation. Plus précisément, il existe une tension dialectique constante entre la psychopathologie et l'ensemhle des outils dont nous disposons pour comprendre et favoriser le changement.» F. De Masi

Une question cruciale est celle de la limite de la cure psychanalytique de certains patients - pervers, borderlines, psychotiques, dits dès lors « inanalysables ». Il faut reconnaître que notre bagage actuel nous permet de faire face plus facilement au vaste domaine des névroses, dont nous connaissons les mécanismes de base et les modalités de développement, plutôt qu'à d'autres formes de souffrance mentale. Le patient névrosé fait usage de l'inconscient dynamique, fournissant à l'approche analytique un point de repère solide dans l'interprétation de ses rêves, de ses défenses et de ses clivages. Selon De Masi, approfondir l'étude des structures psychiques qui déforment l'usage de l'inconscient permettrait d'éclaircir le mystère des pathologies plus complexes, et de voir le fonctionnement de la pensée d'un œil nouveau, soutenu par l'intuition de liens, processus et réalités psychiques non codifiés par la métapsychologie traditionnelle.

L'objectif de cet ouvrage est précisément d'élargir la recherche et le champ d'application de la psychanalyse à ces patients qui, parce qu'ils mettent en évidence nos limites, ne peuvent qu'être nommés patients difficiles.