En attendant Godot Samuel Beckett

En attendant Godot

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En attendant Godot Samuel Beckett

Jusqu’au 08 avril

La Scala, 6, Bd de Strasbourg Paris

Gilles Privat. André Marçon. Guillaume Levêque. Éric berger.Antoine Heuillet.

 

En attendant Godot Samuel Beckett

La Scala -Paris

 

Ce texte de Samuel Beckett écrit entre 1948 et 1949, est chaudement recommandé par Armelle Héliot du Quotidien du Médecin et du Masque et la Plume. Tout autant pour son intérêt littéraire que du fait de la formidable mise en scène d’Alain Françon.  La pièce est portée par des acteurs très engagés, très fins, très expressifs. Il n’est certes pas facile de suivre ce texte aux accents surréalistes.  Le fil des dialogues se rompt parfois, notre pensée s’égare, puis on raccroche, et se gagne le plaisir de cette ingénieuse interprétation.

 

 Beckett nous présente un monde désolé, à travers deux êtres, Estragon et Vladimir, que rien n’attache plus au monde sauf d’attendre Godot. La déchéance, la perte, le vide, la chute- illustration de l’objet petit a de Jacques Lacan - génèrent pour le premier l’idée de se pendre.  Mais à quoi bon, répond Vladimir l’arbre ne supportera pas le poids d’un corps au bout d’une corde.

L’espoir ténu et tenace d’un peu d’humanité que semble représenter l’arrivée de Godot, leur permet à la fois de tenir bon, mais aussi de ne rien changer, ne pas prendre la fuite, et pour aller ou de toute façon ? Un ailleurs dont on peut penser qu’il ne sera que répétition du malheur?

 

Deux individus entrent en scène, en écho du couple des deux vagabonds, Pozzo, incarne la méchanceté, Lucky est son esclave. Leur duo est une véritable allégorie de l’esclavage, pourtant ces rapports de domination du maître et de l’esclave semblent acquis et étonnent à peine les deux premiers compères. Chacun tient son rôle dans la vie. Ce à quoi nous assistons, nous spectateurs, est parfois insoutenable de cruauté.

 

Samuel  Beckett choisis des personnages uniquement masculins. Ce sort funeste serait-il seulement réservé aux hommes ?

Ce texte nous renvoie à la clinique psychiatrique, psychanalytique. On rencontre des patients/tes, déprimé/e/s, totalement prisonnier/ères de situations délétères dont ils/elles ne peuvent se dégager. Les idées suicidaires peuvent abonder. Partir ailleurs, c’est engager l’inconnu, le risque. Leur immobilisme confine à l’attente.

 

Cette problématique de la répétition, sous tendue par la pulsion de mort, et la pulsion sadique est omniprésente et s’invite à chaque moment de ce texte. Quoique sombre, la pièce nous fait rire par instant, et l’on sort bouleversés de cette belle salle : La Scala

 

Françoise DUPLEX

Psychiatre Enfants-adultes

Psychanalyste

35, rue de Plaisance 75014 PARIS